Istanbul hospitals refuse abortions as government’s attitude hardens

Manifestation de femmes turques contre Recep Tayyip Erdoğan in 2012, après qu’il ait dit qu’il considérait l’avortement comme un meurtre.
Photograph: Bulent Kilic/AFP/Getty Images

La plupart des hôpitaux à Istanbul violent la loi en refusant de pratiquer des avortements, ont constaté des groupes de droits des femmes en Turquie.
Les militantes de l’abri des femmes Toit pourpre à Istanbul ont trouvé que seuls trois des 37 hôpitaux d’état acceptaient de pratiquer une interruption de grossesse non- urgente, avec seulement une seule qui offrait des avortements entre la 8e et la 10e semaine de gestation, quand une chirurgie devient nécessaire. Selon le droit turc, les hôpitaux sont autorisés à mettre fin à une grossesse jusqu’à la 10e semaine.
Dans 17 des hôpitaux un avortement n’était accepté que dans les cas d’urgence médicale, tandis que les 12 hôpitaux restants ont refusé ont refusé toute interruption de grossesse.

L’avortement a été légalisé en Turquie en 1983 pour réduire le nombre élevé de femmes mourant d’une interruption de grossesse dangereuse induite personnellement. D’après les médecins de la branche de l’Union de la santé des femmes, seulement 2% des morts en rapport avec la grossesse sont le résultat de méthodes d’avortement dangereuses aujourd’hui, alors que le nombre était de 50% dans les années 1950.
« La loi existante sur l’avortement n’a pas changé du tout, » a dit Esen Özdemir, une militante de Toit pourpre. « Ils n’ont pas signé la proposition de loi en loi. Mais la position et la rhétorique du gouvernement a entraîné un changement dramatique, et ce que nous avons maintenant est une interdiction de l’avortement de facto. »

En 2012, le Parti de la justice et du développement (AKP) a proposé un avant projet de loi qui, parmi d’autres restrictions, visait à introduire le droit pour les médecins de refuser de pratiquer un avortement pour des raisons de conscience, et « un temps de réflexion » obligatoire pour les femmes demandant un avortement. Le projet de loi a été abandonné, mais d’après les militantes des droits des femmes, l’attitude des médecins et d’autres professionnels a néanmoins changé.
Le Président de Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, a de manière répétée comparé l’avortement à un meurtre et pendant des années, il a exhorté les couples turcs à avoir au moins trois enfants. Parlant à un mariage, en décembre de l’an dernier, il a dit que le contrôle des naissances était une trahison qui menaçait la lignée ( ??? bloodline) turque.

« Après 2012, les femmes ont commencé à être mal reçues dans les hôpitaux parce qu’elle demandait un avortement, » a dit Özdemir. « On faisait de plus en plus sentir aux femmes qu’elles étaient coupables, et d’horribles rapports d’avortements pratiqués sans anesthésique ont commencé à paraître dans les médias. »
De plus des hôpitaux ont introduit un système de messages qui informait des pères de la grossesse de leurs filles, ajoutant une pression sur les femmes dans un pays ou le sexe hors-mariage est largement considéré comme inacceptable.
« Même sans une nouvelle loi sur l’avortement, l’accessibilité a décru dramatiquement, » a dit Özdemir. « Les avortements dans les cliniques privées sont accessibles pour celles qui peuvent payer. Mais s’il est dur pour des femmes de trouver un hôpital d’état à Istanbul qui veuille les aider, et où la procédure est gratuite, nous nous attendons à ce que la situation dans d’autres villes et à la campagne soit encore pire. »

Elle a ajouté qu’un nombre croissant de femmes désespérées téléphonaient à l’abri pour demander conseil, avec beaucoup de femmes qui se demandaient si l’avortement était encore légal en Turquie. « Le gouvernement devrait savoir que l’interdiction d’avorter ne met pas une fin à la pratique, » a dit Özdemir. « Mais des femmes se mettront à nuire à leur propre corps et à se mettre en danger pour réaliser un avortement. Cela pourrait signifier le retour de plumes et de cordons métalliques. »