La Chine rejette les appels internationaux pour libérer de prison cinq féministes

Les ambassadeurs à l’ONU de la Grande Bretagne, l’UE et des US parmi ceux qui font appel à la libération des militantes détenues juste avant la Journée internationale des Femmes.

Wei Tingting, attendant devant un tribunal à Pékin, l’an dernier. Wei est une des cinq femmes militantes détenues pour avoir planifié, des autocollants anti-harcèlement sexuel.

 La Chine a rejeté les appels des ambassadeurs à l’ONU de la Grande Bretagne, l’UE et des US et d’autres  de libérer cinq militantes féministes détenues juste avant la Journée internationale des Femmes.

 Hua Chunying, une porte-parole pour le ministère des Affaires étrangères du pays, a dit qu’elle n’avait pas de détails spécifiques sur les cas, mais a insisté : « Personne n’a le droit de demander à la Chine de libérer des personnes pertinentes, nous espérons donc que des personnes pertinentes cesseront d’interférer dans la souveraineté judiciaire de la Chine de cette manière. »

 Les femmes ont été détenues pendant près de trois semaines accusées de troubler l’ordre public. Elles avaient l’intention de distribuer des autocollants appelant à agir contre le harcèlement sexuel. La police de Pékin a dit à l’Associated Press, qu’elle non plus n’avait d’informations sur les cas.

 Au RU, un porte-parole des Affaires étrangères a exprimé une profonde préoccupation sur les détentions et a dit : « Nous sommes particulièrement préoccupés par des rapports qu’on leur a refusé un procès en bonne et due forme, et qu’au moins on a refusé des soins médicaux adéquats à l’une d’elles, Wu Rongrong.

« Nous insistons auprès de la Chine pour libérer ces détenues pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, en conformité avec la Constitution chinoise et les engagements internationaux aux droits humains. »

 Wu a l’hépatite B et a passé un mois à l’hôpital avant son arrestation, mais on a rapporté qu’on lui a refusé des soins médicaux pendant plus d’une semaine avant son transfert au centre médical de détention de l’établissement. Son ancien avocat (ou avocate), Wang Fei a dit qu’elle a souffert de maux dans le foie et qu’elle avait du sang dans ses glaires.

Avant son transfert, elle avait raconté à Wang qu’elle avait été forcée de dormir sur un sol en béton et que les autorités lui avaient refusé les soins médicaux normaux en disant que sa condition ne nécessitait pas de traitement.

 Le groupe US Human Rights en Chine a dit qu’une autre militante, Wang Man, était aussi au centre médical, ayant eu des problèmes cardiaques après des heures d’interrogatoires.

 Alors que les deux années écoulées ont été marquées par une augmentation de détentions et de condamnations de militants et de dissidents, il y a un choc particulier avec la décision de détenir criminellement les cinq. Plusieurs d’entre elles avaient la réputation de mettre en relief les questions auxquelles les femmes sont confrontées par des moyens imaginatifs qui semblaient être dans les limites de la tolérance officielle.

 Sophie Richardson, directrice de Human Rights Watch en Chine, a dit: “Ce qu’elles avaient l’intention de faire était de distribuer des tracts et coller des autocollants dans les transports publics pour élever la conscience sur le harcèlement sexuel.

« Elles ne planifiaient pas de mobiliser des centaines ou des milliers de personnes, d’aller dans des bureaux gouvernementaux (pour protester) ou même de constituer une nouvelle ONG ou un parti politique ou de contester politiquement le parti du gouvernement.  Elle planifiait essentiellement d’apporter une éducation au  public sur un sujet qui est critiqué dans une certaine mesure par les médias officiels.

« Ceci montre combien le gouvernement est allergique à toute activité, bénévolat social ou encouragement de défense par n’importe quelle voix indépendante. »

 

Rejoignez les femmes chinoises qui s’ élèvent contre l’inégalité

 Si elles sont inculpées et condamnées, Wu, Wang et les trois autres détenues – Wei Tingting, Zheng Churan, aussi connue comme “Datu” ou « Grand lapin », et Li Tingting, mieux connue comme Li Maizi – pourraient encourir trois ans de prison. Quatre autres détenues en même temps ont été relâchées peu après.

 Yan Xin, l’avocat de Li a dit: Leur action ne constitue aucune violation de la loi, et la police a certainement tort de les détenir. »

 Vendredi, l’ambassadrice US à l’ONU, Samantha Power, a dit que l’accusation de « troubler l’ordre public » était « un prétexte pour étouffer leur tentative de s’attaquer à des problèmes sociaux pressants. Elle a dit : « Si la Chine s’est engagée à promouvoir les droits des femmes, alors elle devrait agir pour traiter les questions soulevées par ces militantes des droits des femmes- pas les réduire au silence ».

 L’UE a aussi appelé à leur libération, disant qu’elle attendait des autorités chinoises de les laisser partir sans délai.

 La police a envahi les bureaux de santé publique et de justice sociale de Pékin de l’ONG Yirenping tôt mardi matin, a dit Human Rights Watch. Les femmes détenues avaient soutenu et travaillé avec le groupe et les autorités ont fortement augmenté la surveillance d’asbls récemment.

 www.theguardian.com