Le COP21 est trop dominé par les hommes et a des priorités d’hommes, dit l’envoyée spéciale de l’ONU

Le déséquilibre du genre au Sommet sur le climat à Paris est préjudiciable pour agir pour sauver des gens du réchauffement global, dit Mary Robinson

                                                       

Mary Robinson, envoyée spéciale de l’ONU pour le changement climatique, à gauche, parle avec Amina J Mohammed, Ministre de l’environnement du Nigéria au COP21, au Bourget, Paris.

Photograph: IISD

 

Fiona Harvay à Paris

 

Mardi, 8 décembre 2015

 

Les discussions sur le changement climatique qui ont lieu à Paris sont trop dominées par des hommes au détriment  d’une action effective pour sauver des gens des ravages du réchauffement global, a dit l’envoyée spéciale de l’ONU sur le changement climatique.

Mary Robinson, l’ancienne responsable des droits humains de l’ONU et première Présidente  féminine de l’Irlande, a dit dans une interview avec le Guardian : « Ceci est un monde très masculin (à la conférence). Quand on a un monde masculin, on a des priorités masculines. »

Elle a souligné que la distribution de ministres qui dirigent maintenant les discussions compte peu de femmes. « Si on n’a pas de femmes ici, comment peut-on dire qu’il s’agit de gens ? »

 

Mardi a été désigné officiellement comme « un jour de genre » pendant les longues discussions de quinze jours, qui ont commencé il y a neuf jours.

A Paris, les gouvernements se rencontrent dans l’espoir de signer un nouvel accord global sur la limitation des émissions de gaz de serre, qui serait introduit à partir de 2020 quand les engagements actuels s’achèvent. C’est considéré comme la dernière chance pour les négociations de l’ONU qui se déroulent depuis 1992. 

 

« Il faut humaniser cela, on doit envoyer un message fort qu’il s’agit de gens. Nous avons besoin d’un texte légal sur les droits humains et l’égalité de genre, «  a dit Robinson. « Les femmes dans les pays en voie de développement sont parmi les plus vulnérables au changement climatique. »

Des discussions, elle dit : « Il y a une tendance à penser que ceci n’est pas un endroit pour les femmes, et nous devons résister contre cela. J’ai entendu des femmes dire ici qu’elles se sentaient bizarres d’être ici. Les femmes doivent être en grand nombre ici, pour avoir une masse critique. » Elle a ajouté : « Le changement climatique affecte les gens les plus vulnérables du monde, et ils n’en sont pas la cause. Ceci est au centre du futur de toutes les femmes, de tous les gens. »

 

Certains pays sont considérés comme opposés à inclure le langage de l’égalité de genre dans le texte, y compris des pays du Moyen-Orient. Le RU, les US et l’UE ont dit qu’ils soutenaient l’inclusion de tels termes dans le texte.

 

Le changement de climat, a averti Robinson, se révélerait comme « une sérieuse  dislocation de l’ordre social » si on permet qu’il se poursuive sans contrôle. La migration de masse de gens touchés par le réchauffement, qui apparemment rendra des bandes de terre virtuellement inhabitables si la température continue à monter, aurait un impact immense. « On ne s’occupe pas bien de la migration, » a-t-elle dit, se référant aux crises provoquées par les gens de Syrie, d’Afrique du Nord et dans la région, qui, a-t-elle dit, qui empirerait avec un changement climatique. « Nous devons changer entièrement notre approche à ce sujet. » 

 

Robinson a dit que la transaction climatique à Paris, si elle est conclue, ne serait pas la fin de l’histoire.  Il faut plus de travail pour assurer les bilans réguliers des engagements  pays sur les émissions et pour financer les nations les plus pauvres, pour les aider à diminuer leurs émissions et à supporter les effets de temps extrêmes. « « Je sais que tout cela ne peut pas être fait à Paris. »

Elle a dit que le changement climatique ne devrait pas être considéré dans l’isolement, mais en même temps que le développement économique des pauvres du monde, qui, espère-t-elle, sera favorisé par les objectifs de développement durable de l’ONU. « A partir de janvier 2016, j’espère qu’on commencera une nouvelle ère de développement durable. Ce ne sera pas parfait, mais chaque pays doit lutter pour l’obtenir. » Alors que les pays développés ont cherché à réunir ensemble une « coalition d’ambition », y compris certains des plus grands pays développés et certaines des plus petites nations en voie de développement, pour atteindre un accord,  Robinson a dit : « Il y a plus d’ambition chez les pays en voie de développement (que le monde riche) – c’est la triste leçon du monde riche. »

 

Robinson a dit que certaines femmes avaient été exclues des discussions, n’ayant pas réussi à obtenir le badge nécessaire pour entrer dans l’enceinte de haute sécurité. Elle était en contact ave certaines d’entre elles, communiquant les activités dans les négociations, a-t-elle dit.

 www.theguardian.com