Manifestations en Pologne alors que des lois proposées réduisent les droits des femmes

Le parti Loi & Justice, religieusement conservateur s’embarque dans un programme de famille nucléaire, décrit comme « un moment de remboursement pour l’église » « après des années de libéralisme.

Une manifestation contre le parti Loi et Justice, au pouvoir, à  Bydgoszcz, Pologne, la semaine dernière.

Alex Duval Smoth à Varsovie

 

Mercredi 23 décembre 2015

                       

Des militants ont l’intention d’intensifier la résistance contre le gouvernement ultraconservateur de Pologne après qu’il ait préparé un terrain constitutionnel de changement intransigeant du droit, prévu pour inclure une interdiction totale de l’avortement et une diminuer les droits de genre et humains.

Des dizaines de milliers ont rejoint des manifestations de masse à l’approche du changement du droit, qui couperait court à l’indépendance du tribunal constitutionnel – le tribunal législatif le plus important du pays.

Mais à la consternation des militantes pour les droits des femmes, aucune manifestation n’a accueilli la première action concrète du gouvernement – de supprime les subsides pour l’IVH ( ???) dans les hôpitaux publics.

Depuis que le parti Loi et Justice a gagné une majorité absolue au parlement en octobre, il n’a pas déclaré entièrement qu’il interdira l’avortement mais ses députés avait tenté l’action sous la coalition précédente avec le parti centriste Plateforme civique.

La politicienne Barbara Nowacka, féministe déclarée, dirigeante de la coalition La Gauche unie a appelé les défenseurs de la constitution à s’engager pour les droits des femmes. « La défense de la démocratie et de l’égalité vont de pair. La Pologne a reculé de plusieurs étapes dans les quelques semaines écoulées. Des questions comme l’égalité des femmes et les droits des LGBT semblent avoir soudain avoir été annulés comme peu importants. »

Loi & Justice avait triomphé aux élections avec un mélange de promesses sociales et nationalistes : une hostilité pour les migrants, promettant de résister aux investisseurs étrangers exploiteurs et aux banques, de réduire l’âge de la pension et d’introduire mensuellement une allocation familiale pour enfant de 500 zlotys (£86). De manière cruciale, la campagne avait la bénédiction des évêques conservateurs.

« C’est un moment de remboursement pour l’église, » avait dit Jacek Kucharczyk de l’Institut des affaires publiques. Loi & Justice avait raflé les armées de gens qui se tenaient sur les marches de l’église pendant huit ans, portant des pétitions contre l’avortement et l’IVF. Ils faisaient partie de la campagne de l’église contre ce qui était considéré comme moralement régressif, la dite idéologie de genre, perçue comme étant imposée par l’Europe occidentale.  Le succès de Loi & Justice en associant l’Europe à une décadence morale, crée un défi difficile pour les militants des droits dont les armes les plus fortes sont souvent des traités internationaux. Parmi les ambitions du gouvernement est le retrait de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et le combat contre la violence contre les femmes et la violence domestique, connue comme la convention d’Istanbul.

Des dirigeantes veulent regagner le terrain perdu. Dans un communiqué spécial commun intitulé Le congrès des femmes contre Loi & Justice, des militantes dénoncent un parti au pouvoir qui « rappelle le stéréotype du rôle traditionnel des femmes et cherche à limiter l’autonomie et la liberté des femmes ». Le Congrès, une des plus grandes associations de femmes d’Europe de l’Est, dit qu’il a l’intention de lancer un contrôle permanent des actions du gouvernement contre les droits humains. Il se concentrera sur l’allocation familiale pour les enfants, qui, craint-il, pourraient avoir un effet négatif sur les bénéfices en fonction des revenus existant pour des femmes plus pauvres.

La membre du comité du Congrès, Agnieszka Graff  a dit : « La philosophie générale (de Loi & Justice) est le rejet des droits individuels en faveur des droits de la famille. L’avortement se trouve au haut de la liste. Il serait interdit même en cas de viol. Il existe une supposition que le gouvernement cherche à introduire une peine de trois ans de prison pour des docteurs qui pratiquent des avortements illégaux. Il y aura des actions contre les études de genre dans les universités et des mesures de répression contre les écoles qui essaient d’offrir une éducation sexuelle. Les institutions culturelles subsidiées seront très exposées. »

 

Un premier signal a été lancé en novembre, quand le Ministre de la culture a essayé d’interdire une production « pornographique » d’une pièce écrite par l’écrivaine féministe  Elfriede Jelinek.

theguardian.com